Description de la cohorte OFSEP au 8 décembre 2023
Les patients suivis dans le cadre de l’OFSEP sont issus des 40 centres participant au projet et correspondants à 46 bases de données dont 2 incluent uniquement des patients NMOSD. Chacun d’entre eux recrute les patients soit au sein d’un centre hospitalier, soit d’un réseau de soins ville-hôpital.
Toutes les données sont consignées dans le logiciel EDMUS, un dossier médical spécialisé permettant de suivre les patients atteints de sclérose en plaques (SEP), dans le cadre de la pratique médicale courante.
Depuis le 15 juin 2013, afin d’harmoniser le recueil et d’améliorer la qualité des données, un ensemble précis de données (les données minimales) est collecté de manière systématique : données personnelles et sociodémographiques, données cliniques (épisodes neurologiques, évaluations cliniques, handicap irréversible), paracliniques (IRM, etc.) et thérapeutiques (traitement de fond). Ainsi, ces données sont utilisables aussi à des fins de recherche.
Nombre de patients
Au 8 décembre 2023, 40 centres ont paticipé à la constitution de la base de données clinique de l’OFSEP.
La base contient 90 176 dossiers dont 64 120 (71,1%) qui ont été vus en consultation depuis le 15 juin 2013 et pour lesquels les données minimales ont été systématiquement collectées. Le nombre moyen de dossiers par centre est 1 919 (écart-type ± 2 163).
Les patients étant amenés au cours de leur vie à consulter dans des villes différentes, il est possible que certains aient plusieurs dossiers cliniques : c’est ce que l’on appelle des doublons. Par ailleurs, le diagnostic de SEP est parfois difficile à établir, et les éléments présents dans le dossier informatique ne permettent pas d’être certain du diagnostic. Ainsi, dans la présentation suivante, les doublons, les dossiers au diagnostic incertain, les patients atteints de Neuro-optico-myélite aiguë de Devic ou syndromes neurologiques apparenté, de syndromes radiologiquement isolés (RIS) ou bien présentant des anticorps anti-AQP4 ou anti-MOG ont été exclus. Les patients analysés sont finalement au nombre de 72 859.
Âge et sexe des patients
Les femmes sont majoritaires (N=51 639 ; 71%) par rapport aux hommes (N=21 220 ; 29%).
L’âge au début de la maladie s’étend de un à 83 ans, mais les patients débutent leur maladie surtout entre 20 et 39 ans (N=47 015 ; 64,5%). On identifie 3 919 patients (5,4%) ayant débuté une SEP avant 18 ans et 5 039 (6,9%) de manière « tardive », après 50 ans.
Forme de la maladie
La maladie débute dans la majorité des cas par une poussée (N=64 754 ; 88,9%), en moyenne à 31,4 ans (± 10,1) ; seuls 11,1% des patients (N=8 105) débutent d’emblée de manière progressive, plus tardivement (43,1 ± 11,2 ans).
Chez 14,3% des patients de la cohorte OFSEP, la première poussée est isolée (syndrome cliniquement isolé, CIS) ; 53,8% des patients sont en forme récurrente-rémittente, 20,7% en forme secondairement progressive.
Suivi des patients
Au 8 décembre 2023, 50% des patients ont été vus pour la dernière fois en consultation au cours des 2,9 ans avant l’export, et 31,6% lors de la dernière année. Tous ces patients peuvent être considérés comme faisant partie de la file active des services de neurologie participants et bénéficient donc d’une mise à jour régulière de leurs données. À l’inverse, 25% des patients n’ont pas été revus depuis 10 ans ou plus.
Compte-tenu du caractère évolutif de la maladie, la répartition entre les différentes formes est très tributaire de la durée de la maladie des patients et représente uniquement l’état des patients suivis par l’OFSEP au 8 décembre 2023.
Les syndromes cliniquement isolés sont très fortement représentés quand la maladie débute mais leur nombre diminue avec le temps quand les patients présentent de nouvelles poussées et évoluent vers une forme récurrente-rémittente. De la même manière, la proportion de SEP récurrente-rémittentes diminue avec la durée de maladie car de plus en plus de patients évoluent vers une forme secondairement progressive.
Répartition des formes évolutives en fonction de l'âge des patients à leur dernière évaluation clinique
Par un processus similaire, la répartition des formes évolutives varie en fonction de l’âge des patients. À ceci s’ajoute le fait que les formes progressives d’emblée débutent plus tardivement que les autres. Ainsi, 68,6% des patients âgés de 30 ans ont une SEP de forme récurrente-rémittente alors que pour les patients âgés de 70 ans, 70,2% des patients sont en forme progressive (27,5% de formes progressives d’emblée et 42,7% de forme secondairement progressive).
Cinétique de recrutement
Le délai entre le début de la maladie d’un patient et sa date de prise en charge par un neurologue participant à l’OFSEP est appelé « délai de capture ». La première année suivant le début de la maladie, 39,4% des patients atteints d’une forme à début rémittent et 15,1% des patients atteints d’une forme à début progressif sont pris en charge par un neurologue participant à l’OFSEP.
La moitié des patients à début rémittent et la moitié des patients à début progressif sont capturés par l’OFSEP au bout de respectivement 2,5 et 4,3 ans. Dix ans après le début de la maladie, près de 75% des patients de l’OFSEP ont été capturés, qu’il s’agisse de formes rémittentes ou progressives.
Symptômes au 1er épisode neurologique
La grande majorité des patients (47,3%) ont une atteinte des voies longues comme seuls symptômes lors de leur premier épisode neurologique. Les atteintes des voies longues correspondent aux troubles de la marche ou de l’équilibre, aux troubles moteurs (membres supérieurs et inférieurs), aux troubles sensitifs (membres supérieurs, inférieurs, tronc, signe de Lhermitte), aux troubles de la miction et de la défécation et aux troubles sexuels. La névrite optique seule est l’unique symptôme de début de maladie de 18,1% des patients. L’atteinte du tronc cérébral seul touche 10,7% des patients : il s’agit des troubles oculomoteurs, des troubles vestibulaires ou cochléaires, des troubles moteurs et sensitifs du visage ainsi que des troubles de la parole ou de la déglutition. Enfin, 18% des patients ont plusieurs types de symptômes lors du premier épisode de leur maladie.
Délai entre les deux premières poussées
Traitement de fonds en cours des patients en file active, à la date de dernières nouvelles
La file active est définie comme l’ensemble des patients ayant été vu en consultation au moins une fois dans les deux ans précédant l’export du 08/12/2023. Cette file active est constituée de 30 600 patients (représentant 42% de la cohorte OFSEP). Les traitements de fonds en cours lors de la dernière visite des patients sont classés par type de traitement (première ligne, deuxième ligne, hors AMM (autorisation de mise sur le marché) pour la SEP et essais cliniques) et par forme de SEP sur les graphiques ci-dessous.
Liste des abréviations des traitements : INF β : Interférons β ; DMF : Fumarate de diméthyle; DRF : Fumarate de diroximel ; GA : Acétate de glatiramère ; FNG : Fingolimod ; NTZ : Natalizumab ; MMF : Mycophenolate de mofetil.
- Syndromes cliniquement isolés (CIS)
La file active compte 4 880 patients ayant un syndrome cliniquement isolé soit 15,9% des patients en file active. Parmi eux, 31,9% ne reçoivent aucun traitement de fond. Les patients traités le sont principalement (39%) avec des traitements d'efficacité modérée : fumarate de diméthyle (11,7%), fumarate de diroximel (2,2%), acétate de glatiramère (5,5%), interféron β (6,3%) et tériflunomide (13,3%).
- Formes récurrentes-rémittentes
Les patients ayant une SEP récurrente-rémittent sont 17 768 en file active (58,1%). Parmi eux, 19,6% ne reçoivent aucun traitement de fond. Les traitements de haute efficacité sont les plus utilisés (48,6%) devant les traitements d'efficacité modérée (28,7%). Cependant, parmi les molécules les plus utilisés, trois sont de haute efficacité (ocrélizumab, 17,3% ; fingolimod, 13% ; natalizumab, 12,5%) et deux autres sont d'efficacité modérée (teriflunomide, 10,1% ; Fumarate de diméthyle, 7,8%).
- Formes secondairement progressives
Les patients ayant une forme secondairement progressive sont 5 132 en file active (16,8%). La moitié des patients ne reçoivent aucun traitement de fond (51,9%). La majorité des traitements donnés à ces patients sont des traitements de haute efficacité (24,6%), bien que hors AMM pour les formes progressives, en particulier l'ocrélizumab (17,4%). Autant de patients sont traités par des traitements hors AMM pour la SEP (16,6%), en particulier le rituximab (10,6%) et le mycophélonate de mofétil (3,0%).
- Formes progressives d’emblée
Les patients ayant une forme progressive d’emblée sont 2 820 en file active (9,2%). Ce sont les patients les moins traités : 56,6% ne reçoivent aucun traitement. 26,1% sont traités par des médicaments hors AMM pour la SEP dont 20,3% par du rituximab et 2,6% par du mycophélonate de mofétil. Certains patients sont traités par des traitements de haute efficacité (12,3%), en particulier l'ocrelizumab (10,7%).