Description de la cohorte OFSEP au 8 décembre 2024
Les patients suivis dans le cadre de l’OFSEP sont issus des 42 centres participant au projet et correspondants à 48 bases de données dont 2 incluent uniquement des patients NMOSD. Chacun d’entre eux recrute les patients soit au sein d’un centre hospitalier, soit d’un réseau de soins ville-hôpital.
Toutes les données sont consignées dans le logiciel EDMUS, un dossier médical spécialisé permettant de suivre les patients atteints de sclérose en plaques (SEP), dans le cadre de la pratique médicale courante.
Depuis le 15 juin 2013, afin d’harmoniser le recueil et d’améliorer la qualité des données, un ensemble précis de données (les données minimales) est collecté de manière systématique : données personnelles et sociodémographiques, données cliniques (épisodes neurologiques, évaluations cliniques, handicap irréversible), paracliniques (IRM, etc.) et thérapeutiques (traitement de fond). Ainsi, ces données sont utilisables aussi à des fins de recherche.
Nombre de patients
Au 8 décembre 2024, 42 centres ont participé à la constitution de la base de données clinique de l’OFSEP.
La base contient 93 680 dossiers dont 68 065 (72,7%) qui ont été vus en consultation depuis le 15 juin 2013 et pour lesquels les données minimales ont été systématiquement collectées. Le nombre moyen de dossiers par centre est 1 912 (écart-type ± 2 293).
Les patients étant amenés au cours de leur vie à consulter dans des villes différentes, il est possible que certains aient plusieurs dossiers cliniques : c’est ce que l’on appelle des doublons. Par ailleurs, le diagnostic de SEP est parfois difficile à établir, et les éléments présents dans le dossier informatique ne permettent pas d’être certain du diagnostic. Ainsi, dans la présentation suivante, les doublons, les dossiers au diagnostic incertain, les patients atteints de Neuro-optico-myélite aiguë de Devic ou syndromes neurologiques apparenté, de syndromes radiologiquement isolés (RIS) ou bien présentant des anticorps anti-AQP4 ou anti-MOG ont été exclus. Les patients analysés sont finalement au nombre de 74 713.
Âge et sexe des patients
Les femmes sont majoritaires (N=52 955 ; 71%) par rapport aux hommes (N=21 758 ; 29%).
L’âge au début de la maladie s’étend de un à 83 ans, mais les patients débutent leur maladie surtout entre 20 et 39 ans (N=48 176 ; 64,5%). On identifie 4 038 patients (5,4%) ayant débuté une SEP avant 18 ans et 5 204 (7%) de manière « tardive », après 50 ans.
Forme de la maladie
La maladie débute dans la majorité des cas par une poussée (N=66 479 ; 89%), en moyenne à 31,5 ans (± 10,2) ; seuls 11% des patients (N=8 234) débutent d’emblée de manière progressive, plus tardivement (43,2 ± 11,2 ans).
La grande majorité des patients (68,3%) ont une forme récurrente-rémittente et 20,7% ont une forme secondairement progressive.
Suivi des patients
Au 8 décembre 2024, 50% des patients ont été vus pour la dernière fois en consultation au cours des 3,1 ans avant l’export, et 30,9% lors de la dernière année. Tous ces patients peuvent être considérés comme faisant partie de la file active des services de neurologie participants et bénéficient donc d’une mise à jour régulière de leurs données. À l’inverse, 25% des patients n’ont pas été revus depuis 10 ans ou plus.
Compte-tenu du caractère évolutif de la maladie, la répartition entre les différentes formes est très tributaire de la durée de la maladie des patients et représente uniquement l’état des patients suivis par l’OFSEP au 8 décembre 2024.
La maladie débute dans la majorité des cas par une forme récurrente-rémittente. La proportion de patients avec une forme récurrente-rémittente diminue avec la durée de maladie car de plus en plus de patients évoluent vers une forme secondairement progressive.
Répartition des formes évolutives en fonction de l'âge des patients à leur dernière évaluation clinique
Par un processus similaire, la répartition des formes évolutives varie en fonction de l’âge des patients. À ceci s’ajoute le fait que les formes progressives d’emblée débutent plus tardivement que les autres. Ainsi, 96% des patients âgés de 30 ans ont une SEP de forme récurrente-rémittente alors que pour les patients âgés de 70 ans, 71,7% des patients sont en forme progressive (25,9% de formes progressives d’emblée et 45,7% de forme secondairement progressive).
Cinétique de recrutement
Le délai entre le début de la maladie d’un patient et sa date de prise en charge par un neurologue participant à l’OFSEP est appelé « délai de capture ». La première année suivant le début de la maladie, 39,6% des patients atteints d’une forme à début rémittent et 15% des patients atteints d’une forme à début progressif sont pris en charge par un neurologue participant à l’OFSEP.
La moitié des patients à début rémittent et la moitié des patients à début progressif sont capturés par l’OFSEP au bout de respectivement 2,5 et 4,3 ans. Dix ans après le début de la maladie, près de 75% des patients de l’OFSEP ont été capturés, qu’il s’agisse de formes rémittentes ou progressives.
Symptômes au 1er épisode neurologique
La grande majorité des patients (47,4%) ont une atteinte des voies longues comme seuls symptômes lors de leur premier épisode neurologique. Les atteintes des voies longues correspondent aux troubles de la marche ou de l’équilibre, aux troubles moteurs (membres supérieurs et inférieurs), aux troubles sensitifs (membres supérieurs, inférieurs, tronc, signe de Lhermitte), aux troubles de la miction et de la défécation et aux troubles sexuels. La névrite optique seule est l’unique symptôme de début de maladie de 18,1% des patients. L’atteinte du tronc cérébral seul touche 10,7% des patients : il s’agit des troubles oculomoteurs, des troubles vestibulaires ou cochléaires, des troubles moteurs et sensitifs du visage ainsi que des troubles de la parole ou de la déglutition. Enfin, 17.9% des patients ont plusieurs types de symptômes lors du premier épisode de leur maladie.
Délai entre les deux premières poussées
Traitement de fonds en cours des patients en file active, à la date de dernières nouvelles
La file active est définie comme l’ensemble des patients ayant été vu en consultation au moins une fois dans les deux ans précédant l’export du 8 décembre 2024. Cette file active est constituée de 31 108 patients (représentant 41,6% de la cohorte OFSEP). Les traitements de fonds en cours lors de la dernière visite des patients sont classés par type de traitement (efficacité modérée, haute efficacité, hors AMM (autorisation de mise sur le marché) pour la SEP et essais cliniques) et par forme de SEP sur les graphiques ci-dessous.
Liste des abréviations des traitements : Auto-SCT : Autogreffe de cellules souches ; INF β : Interférons β ; DMF : Fumarate de diméthyle; DRF : Fumarate de diroximel ; GA : Acétate de glatiramère ; FNG : Fingolimod ; NTZ : Natalizumab ; MMF : Mycophenolate de mofetil.
- Formes récurrentes-rémittentes
Les patients ayant une SEP récurrente-rémittent sont 23 081 en file active (74,2%). Parmi eux, 9,1% sont naïfs de traitement, 6,3% ont reçu un traitement arrêté plus de 2 ans avant la dernière visite et 5,6% ont reçu un traitement arrêté moins de 2 ans avant la dernière visite. Les traitements de haute efficacité sont les plus utilisés (50,1%) devant les traitements d’efficacité modérée (27,7%). Parmi les traitements les plus utilisés, deux sont de haute efficacité (ocrelizumab, 18,1% ; natalizumab, 11,5%) et un est d’efficacité modérée (teriflunomide, 10%).
- Formes secondairement progressives
Les patients ayant une forme secondairement progressive sont 5 263 en file active (16,9%). Parmi eux, 8,6% sont naïfs de traitement, 34% ont reçu un traitement arrêté plus de 2 ans avant la dernière visite et 8,5% ont reçu un traitement arrêté moins de 2 ans avant la dernière visite. La majorité des traitements donnés à ces patients sont des traitements de haute efficacité (36,7%). Parmi les traitements les plus utilisés, deux sont de haute efficacité (ocrelizumab, 18,7% ; rituximab, 10,1%).
- Formes progressives d’emblée
Les patients ayant une forme progressive d’emblée sont 2 764 en file active (8,29). Ce sont les patients les moins traités : 26.1% sont naïfs de traitement, 24% ont reçu un traitement arrêté plus de 2 ans avant la dernière visite et 6,3% ont reçu un traitement arrêté moins de 2 ans avant la dernière visite. Les traitements de haute efficacité sont les plus utilisés (32,3%) devant les traitements hors AMM pour la SEP (4,8%). Parmi les traitements les plus utilisés, deux sont de haute efficacité (rituximab, 20,7% ; ocrelizumab, 9,7%).