CEFNA

Étude observationnelle multicentrique rétroprospective comparant l’efficacité du Fingolimod (Gilenya®) et du Natalizumab (Tysabri®) dans le traitement de la sclérose en plaques

 

Pr David Laplaud

CHU de Nantes
Service de Neurologie
Hôpital Laennec
Bd J. Monod
44093 Nantes cedex 1

Responsable scientifique : This email address is being protected from spambots. You need JavaScript enabled to view it.

Promoteur : 
Financement : 
Type d'étude : Rétrospective
Données en plus de la FMO : Non
Étude dérivée de : NA
État d'avancement : Terminée
Inclusion et suivi : Inclusions + suivi terminés
Début des inclusions : NA 
Fin du suivi : NA
La Sclérose en plaques (SEP) est une maladie inflammatoire touchant le système nerveux central et responsable de handicaps chez des patients jeunes. D’énormes progrès thérapeutiques ont été réalisés au cours de la dernière décennie sur la prise en charge de cette maladie et de nouveaux traitements sont encore attendus dans les prochaines années. Le praticien est donc face à un éventail de possibilités thérapeutiques et pour faire son choix il a besoin de données d’efficacité et de tolérance de chacune de ces molécules et les unes par rapport aux autres. Le Tysabri® et le Gilénya® sont deux traitements récents de même indication thérapeutique mais aucune recherche biomédicale comparative n’existe. Nous proposons dans cette étude d’exploiter les données consignées dans la base de données de suivi de la SEP disponibles dans les CHU de France afin de comparer l’efficacité des deux traitements.

Effet comparé du natalizumab et du fingolimod dans la sclérose en plaques : Une analyse de la cohorte OFSEP

Les objectifs de cette étude menée sur la cohorte OFSEP sont de comparer l’évolution clinique et radiologique au cours des deux premières années de traitement de patients ayant initié le natalizumab (ntz) ou le fingolimod (fng) entre le 1 janvier 2011 et le 1 janvier 2013. Pour ce faire les probabilités de faire au moins une poussée et d’avoir une aggravation du score EDSS à un an et deux ans après l’initiation du traitement ainsi que les probabilités de présenter une lésion positive au gadolinium et d’avoir au moins une nouvelle lésion T2 sur les IRM réalisées à 1 et 2 ans après l’initiation du traitement ont été comparées chez 303 patients traités par fng et 326 patients traités par ntz.

L’analyse des caractéristiques des patients dans l’année qui précède l’initiation du traitement (score EDSS, nombre de patients avec au moins 1 poussée ou des lésions positives au Gadolinium ou un score EDSS compris entre 3 et 5), révèle que les patients qui vont recevoir le ntz présentent une SEP plus active. Ces différences sont entre autres imputables à l’absence de randomisation et reflètent les pratiques des neurologues. L’analyse a donc été réalisée en prenant en considération des facteurs de confusion afin de pallier ce biais de sélection et la comparaison des deux traitements a été faite en intention de traiter à l’aide de deux méthodes : une régression logistique multivariée et une analyse basée sur les scores de propension. La probabilité de faire au moins une poussée dans l’année qui suit l’initiation du traitement est plus élevée chez les patients traités par le fng (OR 1.6 [1.0-2.3], p<0.05). De plus chez ces derniers, le risque de présenter une lésion positive au gadolinium (OR 3.8 [1.9-7.5], p=0.0001) et d’avoir une nouvelle lésion T2 (OR 3.5 [1.5-7.9], p<0.001) à l’IRM après un an de traitement est plus important. Aucune différence significative concernant des changements du score EDSS n’est cependant observée. Ces résultats portant sur la première année de traitement sont maintenus après deux ans de traitement. L’analyse basée sur la pondération des scores de propension montre qu’au cours de la première année de traitement, les pourcentages de patients ayant un risque d’expérimenter une poussée (30.4% vs 21.1%, p<0.01), de présenter une lésion positive au gadolinium (29.8% vs 9.3%, p<0.0001), et d’avoir une nouvelles lésion T2 (29.6% vs 10.6%, p<0.0001), sont plus importants dans le groupe de patients sous fng. Ces différences significatives sont maintenues au cours des deux premières années de traitement. Ces deux méthodes d’analyse montrent donc des résultats concordants et suggèrent que les patients traités par fng auraient, au cours des deux premières années de traitement, une maladie plus active que les patients recevant du ntz. Ce qui semble être l’inverse de ce que nous avons observé entre les deux groupes au moment de l’initiation du traitement. Par conséquent cette étude menée sur la cohorte OFSEP rapporte des résultats en faveur du natalizumab avec un niveau de preuve de classe IV concernant la survenue de poussées à un an.

Publications

Barbin L, Rousseau C, Jousset N, Casey R, Debouverie M, Vukusic S, De Sèze J, Brassat D, Wiertlewski S, Brochet B, Pelletier J, Vermersch P, Edan G, Lebrun-Frenay C, Clavelou P, Thouvenot E, Camdessanché JP, Tourbah A, Stankoff B, Al Khedr A, Cabre P, Papeix C, Berger E, Heinzlef O, Debroucker T, Moreau T, Gout O, Bourre B, Créange A, Labauge P, Magy L, Defer G, Foucher Y, Laplaud DA; CFSEP and OFSEP groups. Comparative efficacy of fingolimod versus natalizumab, a french multicenter observational study. Neurology 2016 : en cours de publication (jan 2016).

Voir l'article sur PubMed